dimanche 20 mars 2011

L'excellent détective Reinhard Pabst, par Jacques Bienvenu (deuxième partie)

Copyright: Museum Schloss Schönebeck/Rohlfs-Archiv, Bremen




Lorsque M. Reinhard Pabst a fait savoir qu’il avait trouvé une lettre du docteur Dutrieux du 16 août 1880, j’ai émis des réserves sur cette découverte qui semblait cependant aller dans le sens de mes recherches. Il est temps à présent d’en donner une justification. 

J’avais commencé par observer que l’information de l’existence de la lettre était donnée sur un blog ami de M. Lefrère, avant même que M. Pabst ne la publie sur son site. Par ailleurs, la traduction en français était sensiblement différente de l’article paru dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung du 9 février. Je ne connaissais pas M. Pabst, ses références me semblaient très difficiles à vérifier, je me suis donc montré prudent. J’ajoute que M. Pabst, pour convaincre les sceptiques, affichait quelques jours après sur son site un début de lettre qui présentait une date écrite à l’encre noire, différente de celle qui suivait, ce qui semblait curieux. J’ai pris l’habitude, de manière très générale et par principe de recherche, de  toujours vérifier les sources des documents quand cela était possible. Je l’ai donc fait dans le cas présent et j’ai plaisir aujourd’hui à retirer tous les doutes que j’ai pu avoir. Le document de M. Pabst est parfaitement authentique. La lettre et sa date sont répertoriées sur le catalogue allemand BAM (fiche 11). J’en donne une version intégrale qui explique l’encre noire de la date. Le docteur Dutrieux a commencé sa lettre à l’encre bleue et l’a poursuivie à l’encre noire. Il a certainement dû dater sa lettre après l’avoir écrite.

J’adresse donc tous mes compliments à M. Reinhard Pabst qui comprendra, je l’espère, mes hésitations. Comme le signale la fin de l’article du Frankfurter, M. Pabst est l’auteur d’un livre très original «Thomas Mann in Venedig », qui se présente comme une sorte d’album de photos qui nous plonge dans la célèbre nouvelle de Thomas Mann et la Venise des années 1910. On sent que M. Pabst éprouve une vraie fascination pour les palaces luxueux de cette époque, surtout pour le fameux « Grand Hôtel des Bains » dont il nous donne maintes représentations en photos et cartes postales d’époque. Par là, on pourrait comprendre la fascination semblable qu’il a éprouvée pour « Le Grand Hôtel de l’Univers » dont il nous a fait découvrir l’intérieur avec son patron M. Jules Suel. M. Pabst a contribué à sa manière au mythe de l’Hôtel de l’Univers qui s’est répandu quelques temps parmi certains chercheurs. Pour conclure, je suggère à M. Pabst une piste qui pourrait être à la mesure de son talent de détective. Après la première Guerre Mondiale, on a signalé à Paterne Berrichon qu’un poète Allemand, Richard Dehmel, aurait récupéré des documents abandonnés par Paterne Berrichon pendant l’occupation de la ferme de Roche par l’armée allemande. Richard Dehmel était un traducteur de Verlaine et Rimbaud et il mourut près de Hambourg en 1920. Pourrait-on retrouver ces documents ?

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