vendredi 16 novembre 2012

Traduction de l’article « Arthur Rimbaud » d’Oscar Panizza, par François Herry







    L’article peu connu sur Rimbaud de l’écrivain allemand Oscar Panizza n’a pas été, sauf erreur,  traduit en français. Il paraît utile pour l’Histoire littéraire de le donner ici grâce à François Herry que je remercie vivement. Oscar Panizza (1853-1921) a une formation de médecin aliéniste et s’intéresse aux rapports entre le génie et la folie. Né en Bavière, d’un père catholique et d’une mère huguenote, Oscar Panizza a vite renoncé à son métier de médecin aliéniste pour se consacrer à la littérature. Poète, auteur satirique, dramaturge, c’est un  ennemi déclaré de la religion et de la papauté. Sa pièce Le Concile d’amour lui a valu un an d’emprisonnement  en 1895. En 1899-1900 il habite Paris. Écrivain maudit,  Il meurt fou à l’asile en 1921.
 J.B.




Wiener Rundschau [Vienne] n° 19, 1900

Arthur Rimbaud

par Oscar Panizza (Paris).

     Dans les semaines qui viennent sera érigé à Charleville, la ville des Ardennes où il est né, un monument à Arthur Rimbaud, le poète mort en 1891. Il paraît suffisant, en France, d’avoir écrit quelques bonnes poésies pour être mis sur un piédestal et accéder à l’immortalité. Rimbaud ne vécut que 37 ans et ne consacra à l’art poétique que quelques-unes de ses années de jeunesse – il vaudrait même mieux dire de ses années d’adolescence. C’est seulement de 1869 à 1873 qu’il écrivit ses poèmes, c’est-à-dire lorsqu’il avait entre 15 et 19 ans. Par la suite, sous l’effet dévastateur de sa relation avec Paul Verlaine, il abandonna brutalement toute préoccupation d’ordre poétique et esthétique et même n’éprouva plus envers la poésie qu’un dégoût irrépressible. Et pourtant, les quelques bons poèmes qui furent rassemblés et publiés en 1898 par les éditions du Mercure de France ont contribué à sa glorification.

    Ces événements sont tellement étroitement liés au développement spirituel de Verlaine à partir de 1871, et l’édification même du monument au jeune poète fera elle-même l’objet de tant d’attention et couler tant d’encre de la part des critiques et des esthètes, qu’il nous paraît intéressant d’examiner de près, d’après les sources dont nous disposons, cette aventure singulière : la fascination totale d’un poète trentenaire, déjà en pleine maturité, pour un épanouissement esthétique juvénile, à un tel point de fusion que le jeune poète de dix-huit ans qui en était l’objet s’en trouva étouffé, anéanti et en resta brisé .

    Verlaine, qui avait été pendant la Commune président du Bureau de la presse et s’était installé avec sa femme dans la rue Campagne-Première, reçut un jour par la poste un paquet contenant des poèmes ; un certain Rimbaud indiquait en être l’auteur et précisait également qu’à l’âge de seize ans, une fois ses études achevées, il s’était engagé auprès de la Commune, avait réussi à échapper à la vigilance des troupes versaillaises et vivait à nouveau avec sa mère à la campagne. Les Verlaine, Monsieur et Madame, furent tous deux convaincus que l’expéditeur du pli devait avoir trente ans, tant les poèmes témoignaient d’une grande maîtrise, en particulier certains d’entre eux, dont Le Bateau ivre, qui comptent parmi les meilleurs de Rimbaud. Ce dernier fut reconnu aussitôt comme poète à part entière par le connaisseur et l’expert qu’était Verlaine, qui l’invita aussitôt. Il vint. En l’absence de son époux, il fut accueilli par Mme Verlaine, qui fut stupéfaite de voir se présenter devant elle un adolescent de seize ans, d’une grande candeur – ce qui la rendit aussitôt méfiante. Elle avait raison, car sa vie devait par la suite être ruinée par le jeune homme, qui lui enlèverait son mari. Quand il rentra chez lui, Verlaine fut aussitôt frappé d’un coup de foudre – épris du miracle ; il reprit néanmoins sa contenance, et offrit à son visiteur d’habiter dans le logement familial.

    Il est singulier d’observer combien il arrive fréquemment que le hasard soit à l’origine de rencontres décisives entre les êtres humains. S’il n’avait pas croisé Rimbaud, Verlaine serait peut-être devenu un honnête et distingué poète, maîtrisant parfaitement l’esthétique formelle, comme il l’était précédemment d’ailleurs : un vrai Parnassien. La rencontre et la vie commune avec Rimbaud furent comme des étincelles qui illuminèrent chez lui des aspects nouveaux, complexes, hystérico-religieux. Il découvrit immédiatement qu’il était doté de la faculté de l’adoration ; à partir d’une nature masculine, fertile, se développèrent des aspects de lui-même d’essence féminine. De l’incandescence de l’expérience nouvelle qu’il vivait, et qui lui fit rejeter sa femme, son enfant, son foyer, naquit le nouveau Verlaine : religieux, fervent catholique, adorateur du péché et assoiffé d’expiation, tel que nous le connaissons tous et tel qu’il a gagné depuis l’admiration du monde entier. Rimbaud aurait sûrement, sans cette rencontre pour lui néfaste, évolué pour devenir un des poètes les plus éminents de France, ce qu’il promettait déjà d’être, mais il eût fallu qu’il développât normalement cette puissance mâle, cette essence purement virile qu’il possédait, au lieu de la contraindre en une fausse passivité. Ainsi, l’adolescent à la sensibilité sans limite qu’il était, écartelé entre des sentiments opposés et contradictoires, trébucha après une brève éclosion d’orgueil éclatant – et, comme c’est l’inspiration poétique qui était là en jeu, s’ensuivit pour lui le tarissement et l’épuisement de cette énergie même. La littérature et la poésie, celles de lui-même et des autres, lui devinrent sources de dégoût et le reste de sa vie se passa dans la désolation et l’aridité. L’affaire Verlaine-Rimbaud n’est pas seulement extraordinairement intéressante en ce qui concerne la littérature, mais aussi d’un point de vue médical ; c’est un cas d’école source d’enseignements multiples sur la façon dont sommeillent en nous les potentialités de tous les développements divers, et dont la chance ou la malchance des rencontres à un âge impressionnable et malléable déterminent notre bonheur ou notre malheur. Aucune tendance homosexuelle ne s’était révélée chez Verlaine, comme en témoignent son mariage, la naissance de son fils, ses bons poèmes d’école dans le style des Parnassiens, ses Fêtes galantes, grâce auxquelles il s’était déjà fait un nom ; néanmoins, le hasard des circonstances et un terrain naturel qui est peut-être celui de la plupart des hommes lui firent franchir le pas, et ce fut une chance pour lui et pour le monde. En effet, cette greffe nouvelle sur un tronc existant lui apporta une maturité inattendue et produisit des roses d’un éclat insoupçonné. Rimbaud, quant à lui, était un adolescent plein de vitalité et d’énergie mâle et virile, mais il devint l’objet d’un amour qui, face au principe masculin qu’il incarnait, ne présentait pas la complémentarité totale qui lui était nécessaire ; alors la plénitude de son accomplissement et de son développement devint impossible. Apollon avait entraîné l’adolescent vers le soleil et le laissa impitoyablement tomber vers l’abîme lorsque ses ailes fondirent.

Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie

    Ainsi chantait Rimbaud après la catastrophe et qu’il se fut rendu compte, avec terreur, de ce qui lui restait à vivre intellectuellement.

    Mais nous avons brûlé les étapes. Il ne restait plus aux deux nouveaux amis que neuf mois à vivre dans le logement commun et sous les yeux de la maîtresse de maison et de la belle-mère du poète : le temps de faire connaissance, de la reconnaissance mutuelle ; puis les deux hommes, pour échapper au ressentiment croissant des deux femmes, entreprirent leur célèbre périple à l’étranger ; une menace d’emprisonnement de Verlaine, réelle ou prétendue, pour sa participation à la Commune, en fournit la justification. Ce furent alors ces « extravagants séjours en Belgique, en Angleterre », puis à nouveau « en Belgique ». Verlaine a décrit avec audace, comme un manifeste de liberté artistique, cette « camaraderie » précieuse, où ils ripaillaient, cuisinaient, composaient, fumaient, s’enivraient, pour en rendre compte à lui-même autant qu’aux autres. Il affirma même, et certains l’ont cru, qu’il s’agissait certes d’ « homosexualité », mais seulement « au point de vue psychique » et non pas de « faits matériels ».

Il déclame ainsi dans Parallèlement :

Nous allions – vous en souvient-il,
Voyageur où çà disparu ? –
Filant légers dans l’air subtil,
Deux spectres joyeux, on eût cru !

Car les passions satisfaites
Insolemment outre mesure
Mettaient dans nos têtes des fêtes
Et dans nos sens, que tout rassure,

Tout, la jeunesse, l’amitié,
Et nos cœurs, ah ! que dégagés
Des femmes prises en pitié
Et du dernier des préjugés……

Le roman de vivre à deux hommes
Mieux que non pas d’époux modèles,
Chacun au tas versant des sommes
De sentiments forts et fidèles……

    Les deux voyageurs ont probablement été fort remarqués. Le contraste entre eux était particulièrement vif. Verlaine, laid comme un chat-tigre, son visage d’étrangleur portant toutes les marques du crime et des tourments ; Rimbaud mignon – « si joli et si touchant »« un visage parfaitement ovale d’ange en exil » – et, ajoute Verlaine : « des jambes sans rivales… » pour couronner le tout !
L’homme et l’adolescent ont sans doute donné beaucoup à penser à ceux qui les remarquèrent au cours de leur affectueux périple. Ils ne s’en souciaient pas :

L’envie aux yeux de basilic
Censurait ce mode d’écot :
Nous dînions du blâme public
Et soupions du même fricot.

    Lorsqu’on considère l’allure impétueuse de ces vers, qui dans leur agitation, dans la spontanéité de leur sensibilité, rappellent les Wintermärchen de Heine, et qu’on les compare avec les productions scolaires qui les précèdent, on voit immédiatement la puissance de l’élan progressiste qui a porté Verlaine.

    Mais ce ciel même s’écroula. A Bruxelles, à une « brève et scandaleuse discussion », dont nous pouvons seulement imaginer le contenu, succéda une rupture entre les deux amis. La mère, la belle-mère et l'épouse de Verlaine vinrent de Paris pour récupérer l'infidèle, puisque dorénavant tout danger de poursuites judiciaires après le soulèvement de la Commune était écarté. Mais Verlaine, qui était à moitié décidé à les suivre, se rétracta à la vue des trois femmes. Il appela Rimbaud, qu'il allait abandonner, et se jeta dans ses bras à la consternation des trois témoins, en exigeant de lui la promesse sacrée que leur amitié resterait inébranlable. De la part de Rimbaud, cependant, les sentiments s'étaient attiédis à la longue. Il refusa la prolongation de cette relation et accepta que Verlaine repartît avec les trois dames. L'impensable eut lieu alors. Verlaine sortit un revolver de sa poche et tira sur Rimbaud, le blessant au bras. Rien ne caractérise davantage l'évolution de cette passion singulière de Verlaine que cet acte aveugle et sanguinaire. Mais tout aurait encore pu bien finir, si le poète avait accepté l'inévitable et rendu son ami à la liberté. Cela n'arriva point. Au retour de l'hôpital, où Rimbaud avait été pansé, Verlaine tira à nouveau sur Rimbaud, qui venait à nouveau de refuser nettement de partir à nouveau avec lui,  et toujours sans le blesser gravement; mais cette fois dans la rue: le scandale et le délit étaient publics. Les deux hommes furent arrêtés, Rimbaud envoyé à l'hôpital et, aussitôt que ses blessures furent guéries, expulsé par le gouvernement belge; Verlaine fut condamné à deux ans d'emprisonnement par les tribunaux de Bruxelles, malgré la déposition en sa faveur de Rimbaud. Berrichon, dont la Vie de Jean Arthur Rimbaud (Paris 1898) nous a fourni une grande partie des épisodes relatés ici, ajoute par ailleurs: « De méchantes langues ont fleuri monstrueusement sur la qualité d'affection unissant nos deux poètes, ces poètes dont l'œuvre eut une si saine influence sur les lettres nouvelles. Il les faut défleurir ces légendes, car l'arbre de cette liaison fut chaste et ses rameaux d'amitié ne produisirent rien au-delà d'une verdure de norme naturelle... » Nous ne pouvons que nous ranger à cette opinion. Le jugement avait été d'une sévérité sans mesure. Il s'agissait au pire d'une blessure corporelle, sans dommage définitif. Ainsi Verlaine aurait-il pu attendre qu'on lui accordât le bénéfice maximal des circonstances les plus atténuantes puisque, sous l'empire d'un raptus hystérique, dans l'effroi de perdre un compagnon dont l'influence était sur lui si profondément essentielle, et qu'il pensait conserver tout au long de sa vie, il avait agi sans aucun doute en dehors de toute clarté de conscience, celle que les juristes nomment « libre expression de la volonté ». A Paris même certaines jeunes dames sont condamnées souvent à quelques mois de prison seulement alors que, dans des situations analogues et croyant ne pas pouvoir surmonter l'imminence de la perte de leur amant, elles ont jeté du vitriol au visage de ce dernier, provoquant ainsi des séquelles corporelles graves et permanentes. Lepelletier lui-même (dans Écho de Paris) estime que le tribunal, dont l'attendu précise...« pour avoir, à Bruxelles, le 10 juillet 1873, volontairement porté des coups et fait des blessures ayant entraîné une incapacité personnelle de travail à Arthur Rimbaud...», a rendu un jugement rigoureux, et poursuit: Verlaine a été frappé avec une sévérité exceptionnelle par les juges belges, parce qu'il était français, parce qu'il était poète, et aussi parce que les notes de police le donnaient comme ayant participé à la Commune. S'il y avait eu une cause immorale à l'origine du méfait, les bons magistrats brabançons n'eussent pas manqué de le signaler.

    A peine rétabli, Rimbaud revint à Paris. Mais les rumeurs funestes, avec leur cortège d'arrière-pensées obscures, l'avaient déjà précédé. Au Café Tabourey, près de l'Odéon, on l' «évitait » ostensiblement, lui qui était tant fêté jadis, et même célébré par le vénérable Victor Hugo comme un «Shakespeare enfant». Il n'avait pas encore dix-neuf ans. Il n'était plus qu'une fleur fanée. La guêpe qui lui avait enfoncé son dard en plein cœur et l'avait blessé pour la vie entière était en prison.  A elle on aurait pu imputer la faute, si quelqu'un même y avait pensé. Mais à cet adolescent naïf, qui avait à peine une conscience claire de lui-même et de ce qui l'entourait!... Le monde est souvent plein d'une cruauté imbécile....

    Secoué de frissons, Rimbaud repart tout droit dans sa région natale. Là-bas, il fait appel une fois encore à la poésie pour redonner une direction à sa vie. Il publie Une Saison en enfer (Bruxelles 1873): quelques esquisses courtes, arrachées et jetées sur le papier, d'une énergie visionnaire, dans lesquelles il trace avec une grande force le portrait du diable qui lui a fiché dans la poitrine un fer chauffé à blanc.

    Il décrit ainsi, entre autres passages:
« J'ai avalé une fameuse gorgée de poison. Les entrailles me brûlent. La violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j'étouffe, je ne puis crier. C'est l'enfer, éternelle peine! Voyez comme le feu se relève! Je brûle comme il faut. Va, démon!...»

     Dans un passage extrêmement tendre, il rassemble les âmes damnées de la « vierge folle » (Paul Verlaine) et de l'« époux infernal » (Rimbaud), dans un dialogue qui rappelle les extases contemplatives des mystiques chrétiens du XIVe siècle. La Vierge folle (Verlaine) parle : « O divin époux, mon seigneur, ne refusez pas la confession de la plus triste de vos servantes. Je suis perdue. Je suis saoule. Je suis impure. Quelle vie !...Je suis esclave de l’Époux infernal, celui qui a perdu les vierges folles… Je suis veuve. J’étais veuve. Lui était presque un enfant. Ses délicatesses mystérieuses m’avaient séduite. J’ai oublié tout mon devoir humain pour le suivre. Quelle vie ! La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. Je vais où il va, il le faut. Et souvent il s’emporte contre moi, moi, la pauvre âme… » (Tout paraît assez clair : Madame Verlaine avait déposé une demande de divorce contre son époux en raison des événements de Bruxelles et avait obtenu gain de cause.).

    L’Époux infernal (Rimbaud) répond ensuite à la pauvre âme damnée par la profession de foi suivante, remarquable en soi : « Je n’aime pas les femmes : l’amour est à réinventer, on le sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une position assurée. La position gagnée, cœur et beauté sont mis de côté : il ne reste que froid dédain, l’aliment du mariage, aujourd’hui… »

    La Vierge folle poursuit : « Il a peut-être des secrets pour changer la vie. J’avais de plus en plus faim de sa beauté [sic]. Avec ses baisers et ses étreintes amies, c’était bien un ciel, un sombre ciel, où j’entrais, et où j’aurais voulu être laissée, pauvre, sourde, muette, aveugle. Déjà j’en prenais l’habitude. Je nous voyais comme deux bons enfants, libres de se promener dans le Paradis de tristesse… »

    L’Époux infernal parle : « Comme ça te paraîtra drôle, quand je n’y serai plus, ce par quoi tu as passé. Quand tu n’auras plus mes bras sous ton cou, ni mon cœur pour t’y reposer, ni cette bouche sur tes yeux. Parce qu’il faudra que je m’en aille, très loin, un jour. Puis il faut que j’en aide d’autres : c’est mon devoir… »

    On voit clairement que Rimbaud avait éprouvé un changement profond de la nature de ses sentiments et l’impasse où il se trouvait. A peine l’ouvrage fini, le dégoût s’empara du jeune homme et il détruisit la totalité du premier tirage. Quelques exemplaires offerts en cadeau, et parmi eux celui envoyé secrètement à Verlaine, subsistèrent seuls. C’est l’un d’eux qui permit d’ajouter l’ouvrage à l’édition complète disponible aujourd’hui des œuvres de Rimbaud (Œuvres de Jean Arthur Rimbaud. Paris, Mercure de France, 1898). – C’était la fin.

    Depuis ses dix-huit ans, l’auteur n’a plus écrit une ligne. Et le dégoût éprouvé à l’égard de toute littérature persista jusqu’à sa mort, d’ailleurs prématurée. Il mourut en 1891 à l’âge de trente-sept ans à Marseille. Même pendant les dernières années de sa vie, lorsqu’on venait à parler des activités de sa jeunesse, il en repoussait avec violence l’évocation : « Absurde ! ridicule ! dégoûtant !... ».

    Rimbaud devint par la suite un commerçant avisé. Il achetait et revendait de l’ivoire, du café, de l’encens, des lingots d’or, et la France peut lui en être reconnaissante : c’est à son activité en Afrique de l’Est qu’elle doit d’avoir établi de bonnes relations avec la province de Harar, dans laquelle elle exerce de nos jours une influence prépondérante.

    Mais c’est au poète Rimbaud que l’on édifie aujourd’hui un monument à Charleville.


NDT : les titres d’œuvre ont été soulignés. Tous les passages en italique signalent les passages en français dans le texte original.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire